Le Défi de notre Génération

 Nous sommes passés au travers de nombreuses crises par le passé, tant économiques, sanitaires que terroristes. Mais notre génération n’a pas été mise à l’épreuve comme les précédentes l’ont été.

Notre génération qui est aussi celle de nos dirigeants.
Comme je l’ai écrit dans le JDN du 19 mars, le coronavirus nous rappelle à la réalité de ce qu’est notre monde.
La seule question décente qui importe de se poser est :
De quelle manière voulons-nous que l’on se rappelle de nous à l’issue de cette crise ? Comment voulons-nous nous rappeler de nous-mêmes ?
Ce moment est historique. Dans quelques années, ce sera un grand sujet de débat. Quel aura été notre rôle, à chacun d’entre nous, en ce moment de notre Histoire ?
En tant que filles, fils, parents, employés, managers, gérants, fonctionnaires, élus… pourrons-nous affirmer que nous avons fait, de notre mieux, ce qui devait être fait ?
Cette question entre en résonance avec la dernière newsletter de Scott Galloway et l’éditorial de The Economist.
La revue britannique titre sur le fait que la lutte entre le fait de sauver des vies et sauver l’économie va sans doute nécessiter de faire des choix déchirants.
Ce professeur à la NYU met en perspective la « seule question décente », que je viens de poser, avec les 3 piliers de son enseignement de la gestion de crise à l’Université de New-York :
  1. Les responsables prennent leurs responsabilités
  2. Il faut reconnaître le problème
  3. Il faut surréagir
La raison pour laquelle Johnson & Johnson est l’une des entreprises les plus profitables au monde est qu’en 1982 elle n’a pas prétendu que l’empoisonnement de bouteilles de Tylenol était un incident isolé. Elle a retiré toutes les bouteilles de Tylenol. Était-ce une surréaction ? Affirmatif. A-t-elle assuré la santé publique et restauré la crédibilité de l’entreprise ? Deux fois oui.
Comme l’a si bien exprimé un expert de l’OMS : « Si vous devez être certain de ne pas vous tromper avant de bouger, vous ne réussirez jamais. La perfection est l’ennemi du bien quand il s’agit de gérer une crise. La rapidité est plus importante que la perfection. Le problème actuel est que tout le monde a peur de commettre une erreur. »
Ce qui est délicat avec la surréaction, c’est qu’elle est disproportionnée par rapport au problème à son origine. Il est extrêmement inconfortable d’ envisager une solution à un problème qui n’existe pas encore et dont on ne peut que subodorer l’échelle. Jeter de vastes ressources sur une supposition est risqué et difficile à justifier. Pourtant si l’on attend que le problème se développe, ce sera trop tard.
Un élément clef de l’ère post-corona sera de savoir comment nous aurons répondu en ces temps de crise, chacun à notre niveau.
Soyons ces filles, fils, parents, employés, managers, gérants, fonctionnaires, élus qui ont agi et se sont organisés avec discipline et responsabilité lors de cette crise.
Nous serons alors ces personnes qui, calmes dans la tempête, auront relevé le défi de notre génération.

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