La Révolution des Plateformes, kézako ?
Sites collaboratifs, marketplaces, réseaux sociaux, consommation collaborative, économie du partage, bitcoins, internet des objets… vous connaissez ?
Ce sont là des applications d’un modèle stratégique bien plus vaste, plus équilibré mais pourtant moins connu, celui des Plateformes.
Car Amazon, Google, Apple, Facebook, Tesla, Uber, AirBnb… mais aussi Nike, General Electrics… construisent et utilisent tous ce nouveau modèle d’affaires.
Bien sûr la stratégie de Plateforme n’est pas une panacée en soi, les chausse-trappes restent nombreuses, mais elle est un point de vue à mon sens pertinent pour prendre en compte la réalité de notre nouveau monde devenu VUCA.
La stratégie de Plateforme prend en compte la digitalisation et l’ouverture de notre monde. Elle intègre l’économie de réseau et la transformation globale de l’économie.
Je vous propose de faire ce chemin ensemble pour voir non seulement ce qu’est cette Révolution des Plateformes mais comment elle peut fonctionner pour nous, pour nos entreprises, quelque soient leurs tailles ou leurs secteurs d’activité.
L’illustration ci-dessous illustre les enjeux de cette économie des Plateformes avec, en son coeur les médias sociaux, l’industrie logicielle, les médias, la musique, le e-commerce.
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Emergence d’une économie globale de Plateformes |
Bien sûr, les chiffres frappent l’imagination. Amazon vaut plus de 300 milliards de $, Airbnb 40 ou Uber plus de 70.
En France, nos champions nationaux, L’Oréal ou Danone sont valorisés respectivement 110 et 50 milliards de $. Renault, de son côté est côté dans les 30 milliards de $, tout comme… Tesla un tout nouveau venu. Pour mémoire, Renault a été créé en 1898 et Tesla en 2003.
Passons rapidement sur les valorisations de Google (plus de 500) et Apple (plus de 600).
Ces chiffres de part leurs volumes mais surtout de part leurs différences avec les entreprises basées sur des modèles d’affaires traditionnels ne peuvent qu’alerter.
Alerter sur l’existence, probable, d’une bulle spéculative. Mais s’arrêter là serait se donner bonne conscience car, comme le dit TimO’Reilly dans son article Networks and the nature of the firm, “Les discussions autour d’entreprises telles que Uber ou AirBnb sont trop focalisées. Le sujet n’est pas que celui de l’emploi mais celui d’un profond changement économique, amené par le logiciel et la connectivité.”
Ces valorisations doivent donc également nous alerter sur de nouvelles approches de modèles économiques. Non pas que l’objet de l’entreprise et donc de sa stratégie soient remis en question en tant que tels, les Plateformes ne remettent pas plus en cause les fondements de la stratégie que l’Internet en son temps et le magistral article Strategy and the Internet de M. Porter publié dans la Harvard Business Review en 2001 reste toujours d’actualité.
Elles doivent aussi nous alerter sur le fait que ces nouvelles stratégies ne sont pas le fait de nouveaux barbares comme aimeraient nous faire croire d’émérites inspecteurs des finances Henri Verdier et Nicolas Colin dans leur ouvrage, intéressant par ailleurs, L’âge de la multitude. Car ceux qui portent ces plateformes et leurs nouveaux modèles économiques c’est nous, les consommateurs, allant acheter sur Amazon, saisissant nos requêtes sur Google, gardant le contact avec nos amis via Facebook et chinant sur Le Bon Coin. Le fait de parler d’une révolution issue de barbares place cette révolution en dehors de nous or c’est tout le contraire dont il s’agit. C’est nous, le citoyen-consommateur, qui bâtissons le succès – et l’échec – de ces nouveaux Molochs aux entrailles sans fond. Pire, c’est bien nous qui en faisons partie, y compris sous le couvert d’expressions ô combien politiquement correctes que sont l’économie du partage ou la consommation collaborative.
Ces nouvelles approches de modèles économiques ont, de fait, débuté dans l’industrie du jeu, il y a bien bien longtemps de cela.
Nous verrons cela au cours du prochain post.