E-Commerce et paiement en ligne: avec un peu de chance, la fin des Banques

J’écoutais ce matin une émission de France Culture, Concordance des Temps, consacrée à Hollywood et intitulée “Hollywood: le choc des pouvoirs“.

Emission passionnante, permettant une mise en perspective historique du “phénomène” hollywoodien.
J’y ai appris, entre autres, que les banques américaines ont permis à l’industrie cinématographique américaine de se développer dans les années 10 (1910 !) en leur prêtant de l’argent, non pas sur les murs des studios mais sur leurs contrats avec les stars de l’époque et leur capacité à créer des scenarios. Car elles considéraient que c’était là que résidaient les véritables actifs.

Les banques américaines du début du XXème siècle ont donc investi sur du virtuel, dans le cadre d’une industrie naissante.

J’étais ce matin chez une cliente ayant une activité dans l’industrie textile du pays castrais (Tarn sud pour ceux qui neconnaissent pas…).
Nous échangions sur les relations avec les établissements bancaires.
Ces derniers, dans une région sinistrée au niveau industriel, se plaignent de leurs pertes liées aux dépôts de bilan successifs de leurs clients, auxquels ils ont prêté de l’argent pour des achats de machines de production…

Ce télescopage entre des banques américianes qui investissaient en 1910 sur du virtuel et des banques françaises qui n’investissent que sur du matériel de production prouve, encore une fois, le côté attardé du système bancaire français envers les PME-PMI.

Car actuellement une banque française ne VEUT vous prêter de l’argent QUE sur des actifs tangibles, donc physiques.
Essayez d’emprunter pour créer un site de e-commerce !

Tout ce qui est “virtuel” n’a aucune valeur aux yeux d’un cadre bancaire et de son establishment. C’est pourquoi elle ne vous prêtera pas sur cette base.

Nike n’a donc aucune valeur à leurs yeux, pas plus que Google ou Amazon…

D’ailleurs, il y a quelques semines, j’étais à l’Incubateur Midi-Pyrénées pour l’étude d’un projet innovant sur Internet. Lors de la phase d’évaluation de l’ambition du porteur de projet, je lui ai indiqué que, s’il avait une ambition forte pour son projet, il valait mieux qu’il aille chercher une green card aux USA: où est-ce qu’il trouverait des investisseurs prêts à mettre 1M€ sur un algorithme d’indexation, sans débouchés commerciaux immédiats ?
Pas en Midi-Pyrénées en tout cas ! Je me rappelle que dans les années 2000 l’IRDI, véhicule du capital risque de la Région, avait refusé un investissement dans une start-up du e-commerce (Nomatica pour nepas la nommer) pour investir dans une société de 70 ans d’âge, La Comtesse du Barry ! Tout celà au nom de l’innovation !

Heureusement que les temps changent.

Prennez Paypal, qui représentait en 2006 75% des modes de transaction utilisés par eBay (normal, c’est la même maison), eh bien Paypal se diffuse petit à petit parmi les sites de e-commerce français: CDiscount et la FNAC viennent de l’adopter.

Les internautes plébiscitent :
– la facilité d’utilisation (plus besoin de saisir ses identifiants bancaires lors de chaque paiement)
– la possibilité de recevoir des paiements sur leur compte PayPal et notamment les remboursements en cas de problème ou de litige

Bien sûr, Paypal reste encore onéreux et ne présente pas le nême degré de réassurance qu’un établissement bancaire (en tout cas pour une population non geek), on nepeut donc pas tout basculer sur ce mode de paiement.
Mais c’est une première brêche dans le système oligopolistique bancaire.
D’autant plus que Google Chekout est là et que Bill Me Later est toujours là et se développe.

A part Cofidis avec 1euro.com, peu de réactions parmi les banques et établissements bancaires.

Vous verrez que dans quelques années ils demanderont un plan de sauvetage… parce que concurrencés.

Les pôvres.

Mais, âmes sensibles, rassurez vous, l’Etat paiera.

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